Ancien presbytère de Nançay datant de 1844, cette grande bâtisse blanche nichée dans le parc de l’Abbé Bodineau a de quoi surprendre…

Les extérieurs du bâtiment

Déjà, du fait de ses façades blanches en tuffeaux (sorte de craie) qui rappelle celles des maisons angevines. S’ajoute à cela la présence d’os de mouton dépassant des murs, qui avaient deux fonctions :

  • La première la plus évidente, était de soutenir des treillages nécessaires au développement de plantes grimpantes, qui enjolivaient ces façades.
  • La seconde raison, superstitieuse, pour éloigner le mauvais sort.

Au-dessus de la porte d’entrée figure une inscription de lettres : « D.O.M » pour « Deo Optimo Maximo », signifiant « À Dieu très grand très bon ».

Une scénographie dédiée à Alain Fournier

L’espace est aujourd’hui consacré à l’accueil touristique des visiteurs, à la vente de produits régionaux et aux expositions. L’ancien presbytère a effectivement été transformé en Bureau d’Information Touristique, satellite de l’Office de Tourisme Sauldre-et-Sologne, à Aubigny-sur-Nère.

Il fut scénographié à la mémoire du célèbre romancier : Alain-Fournier, dont l’œuvre Le Grand Meaulnes, serait la plus lue au monde après La Bible et Le Petit Prince.

Cette scénographie est visible au niveau du sol, constitué de tommettes (provenant du grenier), sur lesquelles se trouvent deux larges soleils. L’un, « levant » de couleur rouge, accueille le visiteur sur la porte d’entrée Est de l’office. Tandis que l’autre « couchant » de couleur beige, fait face à la porte Ouest. De ces deux soleils partent de larges rayons qui s’entrecroisent pour symboliser la brièveté de l’existence d’Alain-Fournier. Ce dernier a trouvé la mort lors de la Première Guerre Mondiale, à l’âge de 28 ans… De plus, des extraits de correspondances entre l’écrivain et son meilleur ami Jacques Rivière (qui deviendra plus tard son beau-frère) sont insérés à l’intérieur de ces rayons.

Le Vieux-Nançay fut pendant très longtemps le lieu du monde que je préférais, le pays des fins de vacances…

Alain-Fournier – Le Grand Meaulnes

Cette citation met en lumière l’affection particulière de l’écrivain pour le village de Nançay.

Sur les vitres et les laies de tissus, le regard de l’auteur à différentes périodes de sa vie observe les visiteurs.

Et qui saura déchiffrer la citation gravée dans l’escalier en bois montant au grenier ? Elle se découvre en lisant la phrase de bas en haut !

La boutique reconstituée de l’Oncle Florentin

Dans la dernière salle de l’office, faites un bon dans le passé ! Entrez dans la reconstitution de la boutique de l’oncle d’Alain-Fournier, Florent Raimbault, surnommé « l’Oncle Florentin ». Celui-ci possédait en effet une quincaillerie à l’enseigne aguichante, « La Grande Nouveauté ». Le bâtiment est resté intacte face à l’église. Cet espace a pu voir le jour grâce à l’investissement de la municipalité, de celui de nombreux bénévoles et de généreux donateurs, afin de recréer l’ambiance d’un magasin de la fin du XIXème siècle. Elle fait figure d’exposition permanente.

Deux expositions temporaires s’y ajoutent chaque année : l’une de juin à juillet, et l’autre d’août à septembre.

Vestiges du passé de Nançay exposés

À l’intérieur de l’édifice, d’autres lettres majuscules témoignent de son passé religieux. Au-dessus de chacun des deux antres de cheminée se trouve une plaque avec des inscriptions. Pour l’un, « A.M » ou « Ave Maria », et pour l’autre, « A.M.D.G » ou « Pour une plus grande gloire de Dieu ». Les armoiries des Comtes de La Châtre, Seigneurs de Nançay de 1372 à 1766, sont gravées sur une poutre du XVIIIème siècle. Cette dernière est extraite de l’ancien hospice face au château.

On peut également voir certains restes de statues et d’éléments d’architectures ayant appartenu aux anciennes églises de Nançay. Il y a notamment les restes d’une statue d’apôtre retrouvée dans les jardins du presbytère, en 1950. Elle daterait de la première église qui se situait initialement dans l’enceinte du château. Son propriétaire, Henri de La Châtre, Seigneur de Nançay, est incommodé par les sonneries continuelles des cloches. Il demande à l’archevêque de Bourges en 1624, de la faire déplacer. La requête est acceptée. Les travaux financés par le seigneur lui-même, durent quatre ans. Cette église fut malheureusement détruite en 1893, en raison de la foudre, puis reconstruite à l’identique, l’année suivante. D’autres éléments d’ornements sont visibles, comme une rosace polychrome ou un ange également polychrome, tenant un phylactère (bulle avec des écrits), et une ancienne corniche.

Le Bureau d’Information Touristique est ouvert en haute saison du mardi au samedi, de 10h00 à 13h00 puis de 14h00 à 18h30 et les dimanches et jours fériés de 10h00 à 13h00, puis de 14h00 à 17h00.