Le sanglier, le seigneur des sous-bois.

Dans les paysages de landes et de bois qui font le charme de la Sologne, vivent un grand nombre d’animaux. Certains d’entre vous ont peut-être déjà eu la chance d’en croiser quelques-uns. Du majestueux cerf, accompagné ou non de biches et faons, en passant par le chevreuil que l’on voit souvent brouter l’herbe tendre des prairies, mais aussi le sanglier et sa harde. Habitués de ces lieux, ils sont les hôtes privilégiés de notre territoire.

Le sanglier : présentation

Il s’agit d’une espèce omnivore, c’est-à-dire, doté d’un régime alimentaire varié mixant nourriture carnée et végétale.

La taille moyenne d’un sanglier mâle peut atteindre les 0,87 cm au garrot pour une longueur d’environ 1,45 m et un poids moyen de 155 kg. Les femelles, appelée « Laies », ne pèsent en moyenne qu’une centaine de kilos pour une taille un peu plus petite que celle des mâles. La partie antérieure du corps massive et puissante, est surmontée d’une tête volumineuse, ayant globalement la forme d’un cône. La tête se prolonge au niveau d’un grouin très allongé appelé « boutoir », et de deux grandes oreilles triangulaires mobiles. Les yeux sont petits et vifs. Les canines très développées sont des « grès », implantées dans la mâchoire supérieure. Elles peuvent se retourner vers le haut durant la croissance de l’animal, et sortir de part et d’autre du grouin. On parlera de « défenses », souvent bien visibles, pour les canines implantées dans la mâchoire inférieure. 

Recouverts d’un pelage dru se prolongeant par de longues soies qui leur assure une protection mécanique, les sangliers peuvent ainsi traverser des endroits impénétrables. La couleur de cette toison est généralement gris-brun chez les adultes. Mais chez les petits âgés de moins de 6 mois environ, que l’on appelle « marcassins », ce pelage n’est pas uniforme. Ils portent une livrée rayée constituée de 3 ou 4 bandes longitudinales sur les flancs, de couleur marron clair à crème, sur un fond roux-brun.  Entre le 4^ème et le 6^ème mois, les marcassins vont progressivement perdre leur livrée rayée, et garder une toison rousse uniforme. Ensuite, ils prendront petit à petit, leur couleur gris-brun définitive d’adulte.

Comme chez de nombreux mammifères, les sangliers subissent 2 mues annuelles. L’une, à la fin du printemps leur fera perdre leurs poils d’hiver pour revêtir progressivement un pelage moins dense et court. L’autre mue à la fin de l’été, mettra en place une toison d’hiver constituée d’une bourre épaisse et de longues soies de couverture. Ces dernières donnent aux sangliers mâles un aspect impressionnant, avec des soies érectiles sur l’échine pouvant dépasser 15 cm de longueur…

Le mode de vie

Le sanglier est essentiellement nocturne, et volontiers sédentaire si son territoire est entouré d’obstacles. Sinon, l’animal va poursuivre son chemin en fonction de la saison et de l’heure du jour, motivé par sa quête alimentaire. Il dormira dans de petites dépressions du sol qu’il a lui-même creusé et que l’on appelle « bauges ». Et pour sa toilette, il aimera se rouler dans des flaques de boue, appelées « souilles », mais aussi se frotter vigoureusement contre des troncs d’arbres pour se débarrasser des parasites. Une pratique lui permettant également de marquer son territoire.

Les sangliers sont grégaires également, c’est-à-dire qu’ils vivent en troupes appelées hardes ou compagnies. Elles comptent généralement 6 à 20 individus. Mais il n’est pas rare d’observer certaines compagnies atteignant la centaine d’animaux ! La cellule de groupe se compose d’une ou plusieurs laies suivies de leurs dernières portées de marcassins. Les sangliers de deux à quatre ans, ferment en général la marche. Ils sont remplacés par des mâles plus âgés, en période de rut.

La saison des amours est plutôt saisonnière et en relation avec la nourriture disponible et les facteurs climatiques. Elle s’étend du mois d’octobre au mois de janvier avec un pic d’activité en novembre et décembre. Les mâles peuvent s’affronter de façon violente et se blesser parfois gravement, pour le territoire et les femelles.

Celles-ci mettent bas généralement au bout de 3 mois, 3 semaines et 3 jours de gestation, à l’intérieur du chaudron, une excavation réalisée dans la végétation basse. Ce qui leur permet d’être protégée elles, et leurs petits. Ceux-ci, seulement 1 semaine après leur naissance, sont capables de suivre leur mère et le groupe…

Le Saviez-vous ?
L’espèce est considérée comme une « espèce ingénieure » d’un point de vue écologique, car capable de modifier significativement son environnement. En effet, les sangliers retournent les sols, les aèrent, et peuvent les décolmater. Des effets pouvant aussi être négatifs, comme une activité microbienne des sols qui en est diminuée… Reste qu’en recherchant tubercules et champignons dont ils raffolent, les sangliers diffusent leurs spores un peu partout. De même qu’en se frottant contre des troncs d’arbres pour se débarrasser des parasites, ils déposent aussi des spores et des pollens. Ainsi, certaines plantes ne pousseront qu’aux pieds des arbres où ils se sont grattés