Avec 33 espèces vivant en France Métropolitaine, dont pas moins de 19 recensées en Sologne, les chauves-souris occupent une place privilégiée dans la faune régionale. Plus de 4500 individus ont d’ailleurs été dénombrés en 2019 dans les grottes, caves et arbres de Sologne par l’association romorantinaise Sologne Nature Environnement (SNE).

Chauves-souris en Sologe
©Gilles SAN MARTIN

Les plus remarquables espèces dénombrées en Sologne sont les rhinolophes, les noctules, les oreillards, et les murins à oreilles échancrées. Elles se regroupent en colonies lors de la reproduction estivale et pour hiberner. En effet, les caves de la Demoiselle, de la Bizaudière et de la Dordinerie, regroupent plus de 1400 chauves-souris ! Et si le Murin à oreilles échancrées est une espèce considérée comme rare, la région Centre constitue un véritable bastion d’accueil pour son hibernation.

Une constitution hors du commun !

Des mains qui volent

Les chauves-souris appartiennent à l’ordre des Chiroptères, signifiant : « main » pour « chiro », et aile, pour « ptère ». L’aile de la chauve-souris est en réalité une main modifiée. Ses très longs doigts permettent le déploiement d’une aile, dont la voilure (ou patagium), est une fine membrane de peau. Cette aile est souple et élastique, et elle assure une excellente portance à ce petit animal léger. Ses deux mains ailées lui servent aussi de protection, lorsque la chauve-souris les replie sur elle-même au repos. En effet, l’animal s’en enveloppe, telle une grande cape qui l’isole des variations thermiques. Ces mammifères se déplacent avec beaucoup d’agilité sur le sol, mais aussi dans les branches, ou sur les parois d’une cavité rocheuse.

Des oreilles qui voient 

Les chauves-souris utilisent un système d’écholocalisation, qui a le même rôle que celui d’un sonar. Leur nez envoie des ultra-sons qui reviennent à leurs oreilles, une fois l’obstacle touché. D’où leur « vision » tridimensionnelle de l’environnement par les oreilles, et dans l’obscurité la plus totale ! Reste que leur vue est fonctionnelle, mais l’ouïe et l’odorat sont beaucoup plus performants.

Une vie à l’envers

Les chauves-souris passent une grande partie de leur vie, la tête en bas. Leurs pieds sont particulièrement adaptés, car ceux-ci ont subi une rotation de 180° comparativement aux nôtres. Cela leur permet de s’accrocher facilement aux branches et aux voûtes des cavités qu’elles affectionnent. S’y ajoute un remarquable système d’accrochage : le poids de la chauve-souris exerce une traction sur les tendons des pieds, ce qui maintient les griffes sorties. Aucun effort n’est donc requis pour l’animal, fixé ainsi solidement à son support et pour plusieurs heures…

Chauve-souris de Sologne
Pipistrelle – ©Muséum d’Histoire Naturelle de Bourges

Mangeuses d’insectes

En une nuit, elles peuvent consommer près de la moitié de leurs poids en insectes ! Moustiques, papillons de nuit, mites, et insectes nuisibles sont les proies préférées de ces petits mammifères. Ils sont de redoutables insecticides naturels et contribuent ainsi à assainir les zones humides comme la Sologne.

Chauve-souris de Sologne
©G. KOPP

En harmonie avec les saisons

Les chauves-souris sont actives de mars à octobre, comme les insectes dont elles se nourrissent. Le reste de l’année, elles sombrent en léthargie, s’étant préalablement abritées dans des gîtes d’hiver. Les saisons leur font donc changer d’abris, mais ce sont en général les mêmes qu’elles retrouvent d’année en année, à condition qu’ils n’aient pas été détruits…

En automne débute la saison des amours. Mâles et femelles s’accouplent et constituent leur réserve de graisse avant de devoir affronter les affres de l’hiver et le jeûne qui s’ensuit. Dès les premières basses températures, les chauves-souris gagneront des sites souterrains où la température est douce et l’hygrométrie élevée.

Au printemps, les femelles commencent leur cycle de gestation et recherchent des zones abritées. Et c’est au mois de mai qu’elles se regroupent pour mettre bas et élever leurs petits, au sein de véritables maternités.

Le Saviez-vous ?

La chauve-souris n’a qu’un seul petit dans l’année. D’où l’importance de protéger ces mammifères par des gestes simples, selon Sologne Nature Environnement :

  • En ne les dérangeant pas dans leurs quartiers d’hiver et en posant éventuellement des gîtes à chauves-souris.
  • En évitant l’emploi d’insecticides et de pesticides.
  • En conservant dans votre jardin de vieux arbres creux.
  • En conservant dans votre maison de petites cavités d’accès et d’envol.
  • En évitant si possible les traitements chimiques des poutres et du bois lors de la rénovation de votre maison.

Une question ? Un problème lié aux chauves-souris ?
Voici les contact de chiroptérologues prêts à répondre à vos demandes :

Cher
Muséum de Bourges
Tél : 02 48 65 37 34 – museum-info@ville-bourges.fr

Indre
Indre Nature
Tél : 02 54 22 60 20

Loir et Cher
Sologne Nature Environnement
Angélique VILLEGER et Eva SEMPE
Tél : 02 54 76 27 18
Comité départemental de la Protection de la Nature et de l’Environnement (CDPNE)
Tél : 02 54 51 56 70 – cdpne@wanadoo.fr

Loiret
Groupe Chiroptères Centre-Val de Loire
Julien TRANCHARD
Tél : 06 71 15 44 83 – jultranchard@yahoo.fr